Place à Dieu

La foi, comme l'amour, se conjugue au présent.

Si je dis: "J'ai aimé, c'est qu'il y a eu trève.

Si je dis: "J'aimerai", c'est un voeu ou un rêve.

Car la foi et l'amour se disent maintenant.

La foi, comme l'amour, un "oui" sonore et franc

Qui n'anticipe pas pour demain d'intermède.

Les "Je t'aime" et "Je crois" ne se font jamais tièdes,

Ni pensés à demi, ni dits du bout des dents.

Si l'on veut que l'amour ait des suites durables,

Et que notre foi tienne au-delà des saisons,

Il faut que ces deux-là soient des inséparables

Dire "Je crois en toi" et consacrer l'union,

C'est aller au-delà du simple convenable;

C'est faire place à Dieu en notre communion.

La foi, une plante (11)

Papa et Fiston parlent ensemble de la foi

P. La foi, c'est une plante que l'on cultive. Il faut lui donner de l'eau, de l'air, la lumière du soleil...

F. Du soleil pour qu'elle ait de la chaleur.

P. Oui, de la chaleur, sans quoi elle va dépérir et mourir. Il faut aussi la protéger des prédateurs.

F. C'est quoi, les prédateurs?

P. Les prédateurs, c'est ce qu'on pense dans le monde, ce qui se dit, ce qui se fait de mal et qui nous influence.

F. Tu veux dire: la publicité dans les médias, et les nouvelles?

P. Oui, la publicité, les intérêts, les nouvelles... on pourrait appeler ça les nouvelles "valeurs".

F. Les valeurs?

P. Je veux dire: les libertés nouvelles, celles qu'on veut se donner. C'est comme le chiendent qui envahit le jardin et qui menace d'étouffer notre plante.

F. Il faut arracher le chiendent et mettre une clôture autour de notre jardin pour le protéger.

P. Oui, on doit s'en occuper...

F. si on ne veut pas perdre la foi.

P. Oui, parce qu' aujourd'hui, si tu remarques, beaucoup négligent de cultiver leur foi.

F. Et beaucoup la perdent.

P. Parce qu'on oublie de prier. Jésus a dit: "Sans moi, vous ne pouvez rien faire."

F. La prière, c'est comme la clôture...?

P. Oui, la prière, c'est la clôture contre les prédateurs. Mais c'est aussi le soleil qui réchauffe et la pluie douce qui arrose.

La foi, une conversion (10)

Il a demandé sa part d'héritage, s'est enallé, et a oublié son père à la maison. Après ses débauches, rien n'allait plus. Là, il s'est souvenu et est revenu. L'Esprit au fond de lui a parlé: "Tu vois où tu en es... et ton père à la maison t'aime quand même et t'attend." Alors il s'est souvenu, a fait confiance et est revenu, transformé.

La foi, une souvenance, un retour confiant, une conversion.

 

Nous sommes tous plus ou moins l'enfant qui veut s'émanciper. On a le droit, on s'aime, on veut vivre sa vie et l'on oublie pendant que ça dure... jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que la Vie, c'est plus que ça. Et alors on revient.

On est comme ça... à moins que l'on soit comme l'autre resté à la maison, qui n'a pas couru l'aventure, mais dont le coeur s'est habitué. Lui aussi a une conversion à faire. Se convertir, c'est se souvenir de notre Père à la maison et revenir vers Lui. Il nous attend, Il est Amour

La foi, l'espérance et l'amour (9)

Je crois, et parce que je crois, j'espère. Dieu me fait la gràce de croire et, de ce fait, il me donne d'espérer. Et parce que j'espère, je deviens heureux, tout confiant et abandonné à sa bonté. On pourrait même ajouter: Parce que je crois et que j'espère, je deviens amoureux, c'est-à-dire porté vers, attiré par, et désireux de vivre avec.

On voit que, par la foi, l'espérance et l'amour, trois vertus se tiennent par la main et se parlent en nous. Elle sont trois vertus en une même personne se disposant à un mariage d'amour avec notre pauvre coeur qui n'en revient pas de leur beauté. En lisant le Cantique des Cantiques, on découvre cette merveille:

"Salomon avait une vigne à Baal-Hamon. Il la confia à des gardiens, et chacun devait lui remettre le prix de son fruit: mille sicles d'argent. Ma vigne à moi, je l'ai sous mes yeux: à toi, Salomon, les mille sicles... " (Ct, 8, 11).

Le sens: Garde tes mille sicles, Salomon, moi j'ai infiniment mieux.

La foi, un amen (8)

On a tous remarqué que notre crédo commence par "Je crois" et se termine par Amen. Ce amen vient confirmer la profession de foi qui précède. On veut dire qu'on est d'accord avec ce qui a été dit. Il y a de l'enthousiasme dans un amen. Non seulement on est d'accord, mais on est en admiration. Amen est plus fort que nos Ainsi soit-il qui se contentent d'approuver qu'il en soit ainsi, ou même seulement de le souhaiter.

Cet accord enthousiaste vient du fait que c'est sur Dieu que l'on s'appuie, comme sur le roc le plus solide qui soit. " La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé; la maison ne s'est pas écroulée car ses fondations étaient sur le roc " (Mt 7, 24). Il faut être conscient de ce que l'on dit quand, à la messe, on récite notre profession de foi et qu'à la fin on ajoute Amen.