La foi et la Parole (4)

Avoir la foi, c'est se fier à, s'accrocher à, prendre appui sur. Avoir la foi c'est se fier à la Parole. Le Christ est la Parole vivante de Dieu. Croire en Dieu, c'est prendre appui sur la Parole incarnée en Jésus. Ainsi nous sommes fixés fermement au Rocher absolument solide de la Parole qui est Vérité. Jésus est ce Rocher solide. Il a dit: "Je suis la Vérité et la Vie".

"Dieu a semé la Parole comme on sème le grain...". Et la Parole germe et grandit en nous pourvu qu'on lui donne les conditions favorables. Par la foi, l'espérance et l'amour, nous lui donnons les conditions favorables. La foi est la condition première pour que la Parole produise son fruit de charité et de joie.

La foi (3)

Tout comme on a chanté: "Pour vivre ensemble il faut savoir aimer", ce matin, je voudrais entonner: "Pour se comprendre, il faut avoir la foi." Pour se comprendre soi-même, il faut avoir confiance en Dieu, autrement on ne sait pas qui l'on est ni ce que l'on fait ici. Dieu nous élève; sans lui, nous sommes écrasés sous le poids de notre pesanteur humaine. Dieu nous fait voir plus haut et plus grand que ce que nos yeux nous permettent de voir. La foi en Dieu nous permet de transcender notre condition de mortel. La foi en Dieu nous permet d'espérer plus beau que ce qu'il nous est possible d'espérer ici-bas. C'est pourquoi la foi est le cadeau par excellence que Dieu nous fait et qu'il faut recevoir avec reconnaissance.

La foi (2)

Croire en quelqu'un, c'est lui faire honneur, lui rendre hommage, lui manifester de l'estime. Si tu dis à quelqu'un: " C'est toi que je choisis parce que j'ai bien confiance en toi ", tu lui fais un vrai beau compliment. Si, devant les autres, tu dis de quelqu'un: " J'ai bien confiance en lui", tu le reconnais publiquement. Ce genre de reconnaissance entre nous est non seulement justifié mais recommandable.

Il y a plus que cela dans l'hommage de la foi reconnaissante envers Dieu, parce que Dieu reçoit nos hommages à sa mesure qui est infinie. Tous nos compliments sont grandis à l'infini. On voit ici comme il est important d'apprendre à dire notre foi en Dieu dans l'intimité de notre coeur et devant les autres.

La foi (1)

La foi sera notre sujet de réflexion dans les prochains jours. Dans toute histoire de vocation, la foi joue le premier rôle. Qu'est-ce qu'on peut faire sans la foi?

Il faut toujours au moins une foi pour passer à l'action. Ceux qui n'ont pas la foi, ceux qu'on appelle les incroyants, ceux-là aussi ont une foi, une motivation, un intérêt de quelque sorte pour agir: ça rapporte, ça du bon sens, c'est la chose à faire, il y a un gain au bout du compte. C'est ce dont le monde a besoin en matière de sant, de progrès, de discipline, de bonne entente, etc.

Le croyant, lui, n'a pas qu'une foi, il a la foi. Sa motivation pour agir est d'un ordre supérieur. Il croit en Dieu et agit parce qu'il voit en Dieu son bien ultime et qu'il cherche à faire sa volonté. On va donc essayer de dire ce qu'est pour nous la foi et quel est son rapport à l'espérance, à l'amour, au sens de la vie et à la joie. Tout de suite je fais la prière: Seigneur, apprends-nous à croire, à espérer, à aimer et à réfléchir au sens de la vie. Jésus, tu as dit: "Sans moi vous ne pouvez rien faire." Bien aujourd'hui, je te demande de nous aider à comprendre ce qui est pour nous l'essentiel dans notre courte vie. Merci, Jésus!

Comme le grain


Le grain, quand je le sème, il se doit d’éclater


Pour libérer le germe; et ce n’est pas facile.


Mourir à ma vie propre est toujours difficile


Pour mon égo.

Mais quand l’écorce cède et que pointe la tige,


Je n’ai plus sensation du mal que je m’inflige;


Mon coeur est ébloui, tout à la joie d’aimer


Le nouvel être.

Ainsi germe l’amour chez tous les bons apôtres;


On n’est pas fait pour soi; on est fait pour les autres.


L’écorce doit mourir et le germe, rester


Et puis grandir.



Non seulement rester, mais grandir et puis vivre


Éternellement vivre un amour qui enivre


Tant il est, cet amour, comme un vin décanté. 

Divinisé.



Je vois venir la fin, éclatement suprême,


Et je me dis : Voilà, c’est bien fait tout de même!


La voici, ma brisure; il me faut la goûter


En Toi, Jésus.

Le bon berger


Le bon pasteur conduit lentement son troupeau


Vers le frais pâturage au pied de la colline;


Il s’en va en avant et ses brebis devinent


Qu’il est la voie.


Elles n’ont peur de rien, car lui, le berger, veille.


S’il fallait que le loup se montre le museau,


Il saurait le dompter. Jamais il ne sommeille.


Elles se fient.


Il connaît ses brebis et peut les nommer toutes.


Chaque soir, il les compte au cas où, sur la route,


L’une ou l’autre se soit égarée follement.


Cela arrive…


Et quand il en manque une, il laisse là les autres


Pour aller la chercher, tout amoureusement.


Content, il la ramène, innocente ou en faute.
 

Ainsi est-il.


Ce berger que l’on voit décrit dans l’Évangile,


Qui a souci de l’autre, étourdi ou fragile,


C’est vraiment Toi, Jésus; et l’autre, l’égaré,


C’est beaucoup moi.

Quelques maximes pour vous

Les égoïsmes n'ont pas d'avenir. Ils ne sont bons qu'à être brûlés comme de mauvaises herbes.

Le coeur sincère loue sincèrement.

La vertu de force fait supporter les défauts d'autrui aussi facilement que l'on supporte les nôtres.

C'est le propre du vieil âge de comparer le présent au passé et de prévoir l'avenir.

La renommée est un piège pour les superbes et un tremplin pour les humbles.

Il convient de voir ses propres défauts avant de voir ceux des autres.

Il ne faut pas mettre l'agir avant le juger.

L'estime de soi englobe les défauts autant que les qualités.

Est hypocrite qui dissimule sa pensée; est franc qui l'exprime sans détours.

Les défauts sont de nature; les vertus, de surnature.

La vertu ne se glorifie pas.

La reconnaissance ne cherche rien en retour.

On n'est jamais sage tout seul.

Un ami partage tout avec son ami.

Le moi aime; l'ego s'aime.