La foi, l'espérance et l'amour (9)

Je crois, et parce que je crois, j'espère. Dieu me fait la gràce de croire et, de ce fait, il me donne d'espérer. Et parce que j'espère, je deviens heureux, tout confiant et abandonné à sa bonté. On pourrait même ajouter: Parce que je crois et que j'espère, je deviens amoureux, c'est-à-dire porté vers, attiré par, et désireux de vivre avec.

On voit que, par la foi, l'espérance et l'amour, trois vertus se tiennent par la main et se parlent en nous. Elle sont trois vertus en une même personne se disposant à un mariage d'amour avec notre pauvre coeur qui n'en revient pas de leur beauté. En lisant le Cantique des Cantiques, on découvre cette merveille:

"Salomon avait une vigne à Baal-Hamon. Il la confia à des gardiens, et chacun devait lui remettre le prix de son fruit: mille sicles d'argent. Ma vigne à moi, je l'ai sous mes yeux: à toi, Salomon, les mille sicles... " (Ct, 8, 11).

Le sens: Garde tes mille sicles, Salomon, moi j'ai infiniment mieux.

La foi, un amen (8)

On a tous remarqué que notre crédo commence par "Je crois" et se termine par Amen. Ce amen vient confirmer la profession de foi qui précède. On veut dire qu'on est d'accord avec ce qui a été dit. Il y a de l'enthousiasme dans un amen. Non seulement on est d'accord, mais on est en admiration. Amen est plus fort que nos Ainsi soit-il qui se contentent d'approuver qu'il en soit ainsi, ou même seulement de le souhaiter.

Cet accord enthousiaste vient du fait que c'est sur Dieu que l'on s'appuie, comme sur le roc le plus solide qui soit. " La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé; la maison ne s'est pas écroulée car ses fondations étaient sur le roc " (Mt 7, 24). Il faut être conscient de ce que l'on dit quand, à la messe, on récite notre profession de foi et qu'à la fin on ajoute Amen.

Des signes de foi

Si tu espères en un Avenir au-delà,

Si tu crois que la vie a un sens,

Si tu es ému devant la grandeur d'un ciel étoilé,

Si tu cherches la vérité,

Si tu gardes courage dans les situations difficiles,

 

Si tu aimes,

Si tu peux pardonner,

Si tu partages,

Si, à l'occasion, tu prends soin d'un plus faible,

Si tu es parlables au travail,

Si tu valorises ta relation de couple, de famille, de citoyen,

Si tu crois à la solidarité universelle,

Si tu crois que le monde est un chantier où tu contribues avec coeur ta petite part,

Si tu crois que Dieu a un plan pour nous,

Si tu as de l'attention pour lui, si tu le pries,

Arrêtons nous là. Ce ne sont que quelques indices parmi des centaines. La vie est un terrain d'exercice. C'est tous les jours que l'on pratique. C'est tous les jours que l'on apprend à vivre.

La foi en nos temps difficiles (7)

De nos jours, on dirait qu'il se passe plus de choses qu'autrefois. Du temps de mon enfance, dans les années 30, le monde n'évoluait pas vite. Aujourd'hui, on est au courant de tout ce qui arrive. Les média n'arrêtent pas de nous parler de ce qui va mal dans le monde. La souffrance dans le monde, on y est exposé à chaque bulletin de nouvelles et l'on s'y habitue plus ou moins, tant bien que mal, plutôt mal que bien.

Qu'en est-il de la foi en nos temps difficiles? Certains la perdent, beaucoup s'en soucient peu, un petit nombre s'y réfugient comme dans un isoloir, beaucoup essaient honnêtement de faire leur petite part, certains, au nom de leur foi, s'engagent socialement jusqu'à y consacrer leur vie.

Il n'y a donc pas que du mal dans notre monde, ni que de la souffrance. Si l'on y voyait plutôt le bien, le beau, et le bon...? Si l'on y voyait ce qu'il s'y fait de bien...? Si l'on pensait que, depuis Jésus, la communication est ouverte avec la Vie...? Il en a payé le prix en mourant sur la croix et en a certifié la vérité en ressuscitant. Du coup, il nous conviait à son triomphe sur la souffrance et la mort. Maintenant c'est à nous de faire notre petite part face à la souffrance visible partout. Par la foi, nous avons part avec Jésus.

Suis-moi

À un âge certain, passé le quatre-vingt,

Quand le quatre-vingt-dix déjà frappe à la porte,

Je dis en lui ouvrant: "Qu'est-ce que tu m'apportes?"

Et là, ce que j'entends: "Es-tu prêt? Suis-moi, Viens".

Et voyant là Jésus, je sais que c'est la fin.

Il est temps de quitter. Mais ce qui réconforte:

Jésus vient avec moi; c'est tout ce qui importe,

Jésus resuscité!... Et Il est le Chemin.

Il me prend avec Lui à la Fête Royale,

Convive revêtu de robe nuptiale,

Avec billet en main que lui-même a payé.

Et dans le coeur la foi, l'amour et l'espérance.

Comment avec cela ne pas être en confiance?

Comment, avec Jésus, ne pas être sauvé?