Foi et prière (6)

Si je demande à ma tête: Qui est Jésus pour toi? elle va me donner une réponse de tête, c'est-à-dire intelligente: Jésus est le Fils de Dieu, l'Envoyé de Dieu, incarné parmi nous il ya deux mille ans... et elle va élaborer, pour peu que je lui prête attention, parce qu'elle est intelligente et qu'elle sait beaucoup de choses.

Si maintenant je pose la même question à mon coeur d'enfant, il va me dire: Jésus est notre meilleur ami au monde, il nous aime infiniment et je l'aime plus que tout, il est mort sur la croix pour nous donner sa Vie... Et si j'insiste, mon coeur d'enfant, il ne parlera plus, il aura de la misère à contenir ses larmes, tout comme Thomas quand il a touché les plaies de son Seigneur.

En conclusion: ce couplet d'un chant charismatique

Comment te rendre, Seigneur, tout le bien que tu m'as fait?

Comment te dire Seigneur le merci de ma joie?

Foi et prière (5)

Si je demande à ma tête: Est-il anormal de ne pas prier?, elle va réfléchir, comme elle fait toujours avant de me répondre, et elle va me dire, sentencieusement: Tu sais bien qu'il faut prier; et elle va m'énumérer une dizaine de raisons pour le faire.

Si je pose la même question à mon coeur d'enfant, il va me dire tout de suite que c'est ma question qui est anormal, car, pour lui, c'est l'évidence même. Est-ce qu'on arrache un jeune enfant des bras de ss mère? Et si on le fait, il va protester de ses pleurs et de ses cris. L'enfant est heureux dans la normalité, et la normalité pour lui, c'est d'être avec ses parents. L'enfant ne joue pas l'indifférence lorsqu'il s'agit de sa sécurité. C'est instinctif chez lui; il est tout entier avec celui qui le protège et l'aime.

En conclusion, voici ce que dit le psaume 131 (130):

Yahvé, je n'ai pas le coeur fier,

ni le regard hautain.

Je n'ai pas pris un chemin de grandeur

ni de prodiges qui me dépassent.

Non, je tiens mon âme en paix et silence;

comme un petit enfant contre sa mère,

comme un petit enfant, telle est mon âme en moi.

Mets ton espoir, Israël, en Yahvé,

dès maintenant et à jamais!

Foi et prière (4)

On s'imagine toujours que la prière est faite de récitatifs sur le modèle du chapelet entre autres. Ce n'est pas toujours le cas. Elle peut être simplement un temps de présence à Dieu où l'on cesse toute activité extérieure pour se retrouver avec Lui. La foi, tout autant que le travail, a besoin d'un temps de repos dans la journée pour refaire ses forces. Alors elle prend une pause, se recueille, respire à l'aise et donne congé aux autres exigences pour se tenir simplement devant Dieu sans autre souci que celui d'être là avec Dieu.

Il n'est pas nécessaire d'être en adoration devant le Saint Sacrement, ou en méditation profonde, pour rejoindre Dieu. On peut se reposer simplement en sa présence. Cela peut se faire à la maison, au travail, où que l'on soit, à l'écart des distractions autant que possible. Et l'on dit simplement: "Mon Dieu, je crois en Toi, je t'aime plus que tout, et j'espère vivre en Toi toujours." On y consacre le temps dont on dispose, généralement quelques minutes seulement. Rien de plus reposant, rien de plus réconfortant que ce recueillement au cours de la journée avec Dieu, Celui que l'on aime plus que tout.

Foi et prière (3)

Quand quelqu'un m'appelle au téléphone, je réponds en ma langue et quand c'est moi qui appelle quelqu'un, surtout si j'ai une faveur à lui demander, je lui parle en sa langue. Ainsi l'exigent les bonnes manières.

Transposons. Quand Dieu m'appelle, il me parle en ma langue qui est la langue de mon coeur. Il me parle en mon niveau de langage. Quand c'est moi qui l'appelle pour une faveur, ou simplement pour le remercier d'une faveur reçue, je dois avoir le langage de Dieu qui est tout d'amour. Ce langage va comme suit: Je crois en Toi, mon Dieu, je t'aime de tout mon coeur et J'espère au-delà de toute espérance. Ainsi le veulent les bonnes manières spirituelles qui sont celles de Dieu. Mais ce qu'il faut dire ici, c'est que ces bonnes manières doivent être naturelles chez moi et en moi, c'est-à-dire vraies. On ne peut pas n'être que poli avec Dieu, il faut être vrai. Ð'où la nécessité de cultiver en moi la foi et l'amour dont j'ai reçu de lui le germe au Baptème.

Foi et prière (2)

Tous les jours, nous avons un certain nombre de verbes à conjuguer à la première personne du singulier. Le premier de ceux-là est "Je crois" et le deuxième est "J'aime". Ces deux verbes sont inséparables. Ils constituent comme la charpente de notre vie spirituelle. À ces deux verbes s'ajoute "J'espère", comme une conséquence des deux premiers. Je crois en Dieu, je l'aime de tout mon coeur et j'espère au delà de toute espérance qu'il me recevra chez lui avant longtemps, parce que mon Dieu est sensible aux vibrations de mon coeur. Il voit clairement, il entend nettement ce qui se passe en moi quand je conjugue mes trois verbes et il fait toujours la réponse à sa mesure qui est infinie. C'est cette triple conjugaison qui s'appelle la prière.