L'aventure exaltante de la foi (30)

Foi, Espérance et Amour

Nous disons régulièrement: Je crois en Dieu, J'espère en Dieu, J'aime Dieu. Trois assertions qui font de Dieu un complément direct ou indirect et qui font de "Je" un sujet. Or Dieu n'est pas un complément, ni "Je" un sujet. Dans la foi, comme dans l'espérance et l'amour, c'est Dieu qui est sujet et nous qui sommes les compléments directs ou indirects. Il faudrait dire: Dieu m'aime et son amour suscite en moi la foi et l'espérance.

Si je crois, c'est que Dieu m'aime; si j'espère, c'est que Dieu espère en moi et si j'aime, c'est que son amour me rejoint et me donne la Vie.

La foi, l'espérance et l'amour: trois vertus théologales, parce qu'elles ont Dieu comme sujet, non comme objet. Dieu est ma Source et je suis son petit filet d'eau.

L'aventure exaltante de la foi (29)

La dimension sociale de la foi

La foi n'est pas une affaire à moi tout seul avec mon Dieu. Elle a une dimension sociale. Elle a besoin de se dire aux autres et d'entendre les autres la dire. Elle a besoin de relations. C'est ensemble que l'on croit. C'est ensemble que l'on veut exprimer et vivre sa foi.

"Rassemblés en un même corps,

Entourez la table du Seigneur.

Rendez grâce à pleine voix,

Faites place aux chants de joie!

Allélu, Allélu, Allélu-u ia."

Benoit XVI a osé écrire: "Le programme du jeune Augustin "Dieu et l'âme - rien d'autre" est irréalisable, et il n'est pas chrétien." La religion, en fin de compte, ne se trouve pas chez le mystique solitaire, mais seulement dans l'interrelation de l'annonce et de l'audition."

Ce qui veut dire que c'est rassemblé en un même corps, entourant la table du Seigneur, que l'on peut le mieux rendre grâce à pleine voix pour la joie que donne la foi.

L'aventure exaltante de la foi (28)

La foi peut se décrire comme un éveil. Une fois éveillé, on n'a plus le goût de se r'endormir. On est en état de conscience. Tout en étant trempée dans le matériel, notre personne garde la tête et le coeur occupés à plus important que le quotidien. Par la foi, Dieu vient dans notre quotidien et l'oriente vers Lui.

On est porté à décrire la foi comme une conversion. En fait le corps ne se convertit pas. Il demeure occupé par les réalités matérielles. Mais, par la foi, le coeur demeure libre pour Dieu. Il ne se laisse pas avoir par les réalités tangibles. Trempé dans l'amour, il se fait conscience joyeuse et disponibilité aux autres.

La foi nous garde à l'abri des égarements possibles. C'est pourquoi elle est si précieuse. Comme une plante fragile, il faut la bien cultiver.

L'aventure exaltante de la foi (27)

Il peut arriver que l'on ait des moments de doute. Que faire alors?

Jean Baptiste, dans sa prison, a envoyé des disciples demander à Jésus: "Es-tu bien celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?" Il était à un moment sombre de sa vie et il avait besoin d'être rassuré. Il a fait ce qu'il fallait faire en recourant à Jésus. Dans le doute, la chose à faire , c'est d'aller à Jésus.

Jésus est la bouée de sauvetage quand le bateau coule. Jésus est la réponse quand on n'a plus que des questions. Jésus est la manne dans le désert. Jésus est l'eau du rocher quand on meurt de soif. Jésus est la main tendue quand on enfonce, comme c'est arrivé à Pierre marchant sur l'eau.

Jésus est la Voie, la Vérité et la Vie. Il est le Sens quand plus rien n'a de sens. Jésus est le Fils de Dieu et Dieu lui-même. À la question du Grand-prêtre: "Je t'adjure de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu", Jésus répond: " Je le suis." Pourtant il sait très bien que cette réponse va le condamner.

Dans le doute, la chose à faire, c'est de saisir la main de Jésus.

L'aventure exaltante de la foi (26)

On s'imagine parfois que croire, c'est se fier aveuglément, s'abandonner sans rien comprendre.

L'enfant qui voit son père lancer la semence dans son champ, comprend que son père sait ce qu'il fait et que cela doit avoir un sens. Cela lui suffit. Comme cet enfant, nous comprenons que Dieu sait ce qu'il fait en lançant sa création, et qu'il ne serait pas sage de chercher ailleurs une cause à cette création.

De même, quand on croit en Dieu, notre Papa-Abba, on comprend qu'il ait voulu, en son Fils, nous révéler la dimension infinie de son amour. On comprend aussi que ce Fils ait fait ce qui est humainement possible pour nous ouvrir à cette dimension infinie qui nous rend accessible son Royaume.

L'aventure de la foi n'est pas une utopie. Elle exige une bonne volonté raisonnée de notre part. Notre raison doit se mettre d'accord avec le mystère. Quand l'Amour se penche sur nous, notre raison ne doit pas paniquer. Au contraire, elle doit comprendre que Dieu veut nous associer à sa Vie. Croire, c'est s'abandonner entre les mains de Dieu, tout en comprenant dans la confiance qu'il nous aime et qu'il nous sauve.