La lampe qui éclaire (Lc 11, 33-36)

Jésus ne veut pas que l'on soit comme des lampes éteintes. Il veut que l'on soit clarté pour les autres. "Si ton corps tout entier est lumineux, nous dit Jésus, n'ayant rien de ténébreux, il sera lumière éclatante pour les autres."

Il nous appartient de nous poser la question: Qui suis-je pour les autres? Un éteignoir ou une lampe qui éclaire? C'est maintenant qu'il faut se la poser. On ne voit pas bien comment quelqu'un qui s'est fait un éteignoir toute sa vie pourrait, par un sursaut de bonne volonté, tout d'un coup, se faire lampe éclairante à la fin de ses jours. Le sursaut, c'est maintenant qu'il faut l'avoir.

Comment on est la lampe qui éclaire? Quand on se fait présent, quand on porte attention, quand on écoute, quand on dit ce qu'il faut dire, quand on partage, quand on prête pour dépanner, quand on garde contact, quand on s'allume au lieu de s'éteindre, quand on entretient le feu, pour parler en figure. Quand on prend l'initiative de la rencontre. Quand on va au devant au lieu d'attendre qu"il vienne. Quand on met un sourire sur son visage. Quand on tend la main. Quand on s'excuse si on croit avoir blessé etc, etc.

Si on écoute Jésus et son Esprit en nous, les suggestions d'éclairages nous viendront dans le coeur. Il nous a dit hier: "Heureux celui qui écoute..." Écouter comme Marie aux pieds de Jésus. Faire comme les vierges sages qui ont mis de l'huile dans leur lampe avant le voyage.

Heureux plutôt... (Lc 11, 27-28)

On se souvient, il n'y a pas longtemps, que Jésus a dit: "Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratiquent." On pense que c'est à la suite de ces paroles que se situe l'épisode que voici: "Il arriva, tandis qu'il disait cela que, de la foule, une femme cria:" Heureux le ventre qui t'a porté et les seins que tu as suçés!" Mais Jésus répondit: "Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l'observent."

Cette femme, sans doute bien intentionnée, demeure néanmoins au niveau des valeurs profanes. Son intervention a son mérite en ce qu'elle permet à Jésus de souligner que la gloire de Marie, sa mère, dépasse les gloires humaines. Ce qui fait la gloire de Marie, c'est qu'elle a écouté la parole de Dieu et l'a observée. De même tous ceux qui font comme Marie sont dignes du même éloge. Marie cependant garde sa prérogative du fait qu'elle est la choisie de Dieu.

Cette leçon vaut pour nous. Il faut recourir aux livres de la Parole, les évangiles, et s'en laisser pénétrer. Aujourd'hui, on est porté à négliger ce recours. On a tellement à faire. Et la Parole effleure à peine notre coeur, ne peut y pénétrer et porter de fruit. Il arrive même qu'on ne la connaisse pas, cette Parole. Peut-on établir une relation quelconque avec ce qu'on ne connait pas?

Avec Celui qui est cette Parole, il faut établir un lien d'amitié que l'on cultive au long de sa vie. Lui, fait le reste. Il nous prend avec Lui comme disciples et nous envoie témoigner en son nom, avec au coeur le feu de son amour.

Jésus avertit (Lc 11, 24-26)

Ce que l'esprit impur a de particulier, c'est qu'il n'aime pas le clair, le juste, le vrai, le net. Voyons ce que Jésus nous en dit.

"Lorsque l'esprit impur est sorti de l'homme, il erre en des lieux arides en quête de repos, et n'en trouvant pas, il dit: "Je vais retourner dans ma demeure d'où je suis sorti." Étant venu, il la trouve nettoyée et en ordre. Alors il va prendre avec lui sept autres esprits plus mauvais que lui et il revient s'y installer. Et l'état de cet homme devient pire que jamais."

Jésus ici veut sans doute mettre en garde les ex-possédés qu'il a libérés. Il leur est bien facile de relâcher la garde se croyant sauver pour toujours. L'esprit impur chassé de quelqu'un voudra toujours sonder ses chances de reprendre son territoire. Et il semblerait qu'il peut facilement trouver des appuis. On ne connait pas bien ce mystère d'iniquité dans le royaume des ténèbres.

L'avertissement vaut également pour nous tous. Nous savons trop bien que le coeur hésite parfois et que la chair est faible. La complaisance nous guette au premier détour et c'est la dégringolade.

Matthieu, comme Luc, rapporte ces mêmes paroles de Jésus, mais il ajoute: "Ainsi en sera-t-il pour cette génération mauvaise." Jésus parlerait donc pour beaucoup de monde, toute une génération qu'il qualifie de "mauvaise". Serait-ce la génération de son temps? Serait-ce la nôtre? On sait que son évangile demeure inconnu pour beaucoup. Aujourd'hui, on se croit plus fin que tout. Les corruptions sont nombreuses à tous les niveaux de décision. On mépriserait ainsi les dons de Dieu, et l'on irait à sa perte. Jésus nous avertit.

Jésus libère (Lc 14-23)

Jésus vient de libérer un homme qu'un démon retenait et rendait incapable de parler. Cela sous les yeux des Pharisiens et des scribes. L'homme devant eux s'est mis à parler sans difficiulté. Eux, tout de suite, cherchent une explication et certains suggèrent que Jésus lui-même a un démon et que c'est par le Prince des démons qu'il chasse les démons.

Jésus, connaissant leur pensée, leur dit: " Tout royaume divisé contre lui-même est ruiné. Si Satan est divisé contre lui-même, comment son royaume subsistera-t-il? Si c'est par le doigt de Dieu que je fais cela, c'est donc que le royaume de Dieu est arrivé pour vous." En conclusion, les scribes et les Pharisiens sont en train de travailler contre le royaume de Dieu par leur refus de croire. Également tous ceux qui ne croient pas font de même.

Jésus ajoute: "Quand le fort bien armé garde sa demeure, ses biens sont en sécurité. Mais si un plus fort survient et le vainc, ce dernier peut alors lui enlever son armure et distribuer ses dépouilles." On comprend par ces paroles que Jésus est ce plus fort et il peut bouter dehors Béelzéboul qui se pensait maître de la place.

Enfin Jésus ajoute: Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui n'amasse pas dissipe." C'est l'un ou l'autre. On est avec Jésus ou bien on est contre. On ne peut être neutre. C'est le choix d'une vie. On ne peut rien se faire accroire. Être avec, c'est poser des actions qui le prouve.

Persistance dans la prière (Lc 11, 9-13)

On a vu Jésus enseigner à ses disciples comment prier. Maintenant on le voit leur préciser avec quelle insistance ils doivent demander. Il recourt pour cela à une mise en scène que j'accommode un peu à notre manière. " Certain soir, tard, un homme accueille chez lui un ami de retour d'un long voyage. Mais il manque de pain pour le recevoir. Il fait un saut chez son voisin, Arthur, mais celui-ci est déjà au lit. Il frappe à la porte, un coup, deux coups et attend, -un délai qui lui semble bien long-. Enfin une réponse, mais par la fenêtre: -- " Oui, qu'est-ce qu'il y a, Jos?" --"J'ai besoin, Arthur, de trois pains. Un ami est arrivé de voyage et j'aurais besoin de trois pains, si c'est pas trop te demander." --" Ben là, répond Arthur en baillant, je suis au lit et les enfants dorment. Ça pourrait-tu attendre à demain matin?" --" Ben, non... Arthur, il me faudrait ça tout de suite, parce que, vois-tu, il n'a pas mangé depuis midi..." -- " Ben, c'est correct, Jos, Attends un moment, je vais aller t'ouvrir la porte."

Cela revient à dire: Demandez, n'ayez pas peur d'importuner. Votre Père du ciel est capable de le prendre. Il va apprécier que vous comptiez sur lui. Ce sont les attitudes contraires qui le blessent, l'indifférence, la suffisance.

Quand on pense que notre Père du ciel est riche infiniment, on peut comprendre qu'Il aime bien être dérangé, quelle que soit l'heure du jour. --"Et moi, dit Jésus, je vous dis: Demandez et vous recevrez... car quiconque demande reçoit ... Votre Père du ciel vous donnera l'Esprit Saint si vous le lui demandez. "