Le veilleur (Lc 12, 35-48)

Jésus s'attend à ce que ses disciples lui soient fidèles. Il leur fait ses recommandations en termes imagés. Je résume.

"Tenez-vous prêts pour la besogne et gardez vos lampes allumées. Soyez là pour ouvrir quand le maître frappera à la porte. Ce peut être à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il vous en saura gré s'il vous trouve éveillés. Vous êtes ceux qui le connaissez et sur lesquels il compte. Il sera moins sévères pour les autres qui ne le connaissent pas. Mais s'il vous trouve appliqués au travail et veillant, que ne fera-t-il pas pour vous? Jusqu'à vous faire asseoir à table et lui-même vous servir."

Nous comprenons ici qu'un disciple est quelqu'un de privilégié dans l'estime de Jésus. Il est donc d'autant plus responsable. Il a reçu plus que tous les autres, il lui est demandé plus qu'à tous les autres. Jésus le met en garde contre la tentation de se faire n'importe qui.

Reste à savoir si nous-mêmes sommes de ses disciples selon son coeur, à qui il demande plus qu'aux autres. Pour le savoir, nous n'avons qu'à regarder ce que nous avons reçu: des parents qui avaient la foi, un milieu ambiant favorable, un enseignement reçu, des exemples de bonnes conduite, une communauté de frères en Église, le baptême, l'eucharistie, une éducation soignée ..., tout cela comme un livre ouvert où l'on n'a qu'à lire, comme une table bien garnie où l'on n'a qu'à prendre.

C'est aujourd'hui qu'il faut faire cette réflexion. Attendre, c'est prendre une drôle de chance qui pourrait ne pas être drôle du tout à la fin. En résumé, il nous faut compter sur Jésus qui fait ce qu'il faut pour ses disciples. Il faut compter sur son Esprit qui fait en nous le vouloir et l'agir.

Les soucis temporels (Lc 12, 22-34)

Jésus met en garde ses disciples contre l'inquiétude. Je résume.

"Ne vous inquiétez pas pour la nourriture ou le vêtement. Voyez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent; ils n'amassent pas dans les greniers. Et pourtant mon Père les nourrit. Regardez les lis des champs; ils ne filent ni ne tissent, et pourtant ils sont les mieux habillés au monde. Dieu veille sur vous. Ayez foi. Les païens peuvent s'inquiéter, mais pas vous. Votre père sait ce dont vous avez besoin et il vous le donne. Cherchez son royaume. Vendez vos biens et donnez-en le produit en aumônes. Là où est votre trésor, là aussi est votre coeur. Que votre trésor soit en Dieu qui est en vous."

Les deux dimensions de la vie sont nettement distinctes: le royaume de la terre et celui du ciel. Le second mérite toute notre attention. Jésus veut comme disciples des candidats à son royaume.

Quand Jésus dit: "Vendez vos biens et donnez-en le produit en aumônes", il parle à ceux qui partent en mission à la manière de Paul. Il leur serait difficile de s'occuper d'un bien alors qu'ils oeuvrent à l'étranger. Les apôtres se font missionnaires. Ce n'est pas le fait des disciples. Ce qui est certain, qu'on soit disciples ou apôtres, c'est que notre coeur ne doit pas être dans les biens matériels qui n'ont d'existence que quelques années. Il doit être réservé à Dieu qui nous recevra chez lui pour toujours à la fin de notre bref passage ici-bas.

La cupidité (Lc 12, 13-21)

Jésus met en garde ses disciples contre un esprit de cupidité. Alors il a recours à cette parabole.

"La terre d'un homme a beaucoup rapporté. Celui-ci décide donc d'agrandir ses greniers pour recevoir tout ce grain. Devenu riche soudain, il se dit: "Mon âme, tu peux te reposer maintenant. Tu as quantité de biens en réserve pour de nombreuses années; mange, bois, fais la fête. Insensé! lui dit Dieu. Cette nuit même, on va te redemander ton àme."

La conclusion saute aux yeux: "Ce qui importe, ajoute Jésus, c'est de s'enrichir en vue de Dieu. Les richesses d'ici-bas ne durent qu'un instant. Mettre son coeur dans les biens de la terre, c'est se priver de ceux à venir qui durent éternellement."

La cupidité, ça nous connait et il faut s'en prévenir. "On ne peut servir deux maîtres," dit Jésus. La cupidité est comme une grippe qu'on attrape. Elle attaque sans prévenir. Elle est comme un virus qu'on ne voit pas et qui entre en nous on ne sait trop comment, à la moindre imprudence. Souvent on ne sait pas qu'on est atteint, alors on ne se soigne pas, et elle fait ses ravages.

C'est quand nous est donnée une occasion de partager qu'on sait si on a le coeur attaché.

Confesser Jésus (Lc 12, 1-12)

"Il y a foule par dizaines de milliers, au point qu'on s'écrase, dit Luc. Mais Jésus parle d'abord à ses disciples." Je résume.

"Prenez garde pour vous-mêmes au levain des Pharisiens qui est hypocrisie. Ce qui est dit en secret résonnera sur les toits. Ne craignez pas si l'on s'en prend à votre corps; mais craignez fort si l'on essaie d'avoir votre âme. Vous valez beaucoup aux yeux de Dieu. Si vous me reconnaissez devant les hommes, je vous reconnaitrai devant les anges dans les cieux. Je peux vous pardonner beaucoup à cause de votre coeur d'enfant. Mais celui qui offensera l'Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné. Ne vous inquiétez pas pour votre défense devant les magistrats; l'Esprit Saint, à cette heure-là, vous soufflera quoi dire."

Il semble évident que Jésus prépare ses disciples à l'oeuvre qu'ils devront continuer après son départ, et avec quelle tendresse il le fait! Les difficultés viendront des autorités en place qui s'en prendront à eux, mais l'Esprit Saint veillera à leur défense.

Ce Jésus qui prend soin, il est le même aujourd'hui qu'en ces jours-là. Ces événements pleins de la présence de Jésus sont toujours d'actualité dans notre monde d'aujourd'hui. Nous les recevons avec la même ferveur. C'est que l'Esprit Saint est avec nous dans son Église et il nous rappelle tout ce que Jésus a dit et fait. Il nous fait vivre de Lui.

Purifiez plutôt l'intérieur (Lc 11, 37-54)

Jésus s'adresse aux Pharisiens et aux légistes. Je résume.

"Vous purifiez l'extérieur de la coupe, alors que l'intérieur est remplie de rapines. Purifiez plutôt l'intérieur. Vous payez la dîme sur toute plante potagère, mais vous négligez la justice et l'amour. Vous aimez les premières places dans la synagogue, et vous tenez à être salués, alors que vous êtes comme des tombes dans la terre sur lesquelles on marche sans le savoir. Et vous, légistes, vous imposez des fardeaux insupportables aux autres, alors que vous-mêmes n'y touchez pas du doigt. Vous construisez des cercueils pour les prophètes que vos pères ont tués, vous faisant ainsi leurs complices. Vous avez confisqué la clé de la science (des Écritures) et vous-mêmes n'y êtes pas entrés."

Jésus parle ainsi parce que c'est la seule façon de rejoindre au sensible ces gens au coeur dur qui détiennent le pouvoir. Ils portent une armure épaisse. Il faut être direct pour qu'ils saisissent, et encore, ils ne concèdent pas. Au contraire, ils se concertent, dit Luc, pour le prendre au piège à la première occasion: "Quand il fut sorti, les scribes et les Pharisiens commencèrent à lui en vouloir terriblement et résolurent de le provoquer et de lui tendre des pièges pour le prendre en faute en ses paroles."

On sait ce qui est arrivé par la suite. Ils ont eu, semble-t-il, le dernier mot sur lui quand ils l'ont arrêté et lui ont fait le procès que l'on sait. Mais non, pas vraiment, quand on y regarde de près. On n'a jamais le dernier mot sur l'amour, sur Celui qui est Amour. Jésus est l'Amour incarné pour nous mettre sur le chemin de l'Amour.