La foi et la surabondance (5)

J'ai rappelé plus tôt qu'il y avait 240 milliards de soleils dans notre seule galaxie et qu'il y avait des milliards de galaxies dans l'univers. Si on regarde un instant le nôtre, notre soleil. Il brûle quatre millions de tonnes de matières à la seconde, et cela depuis quatre milliards d'années. Cela fait beaucoup de chaleur qu'il lance dans l'espace tout autour de lui. Cette chaleur nous atteint comme elle atteint les autres planètes qui gravitent autour de lui. Mais combien de cette chaleur passe à côté et se perd dans le vide? Et il n'est pas près de s'éteindre, notre soleil, puisqu'il a de la matière à brûler pour encore huit milliards d'années. Cela donne une petite idée de la surabondance que notre Créateur a mise dans sa création. Notre Créateur est surabondance, Est-ce qu'on en prend conscience? Est-on au moins quelque peu conscient de sa grandeur? Cette grandeur n'est qu'un reflet de son amour. Dieu est Amour et son amour nous rejoint chacun individuellement. Il veut que nous le reconnaissions comme Il est, c'est-à-dire Amour. C'est par la foi accueillie et cultivée en nous que nous pouvons lui dire merci.

Foi ou Nouvel-âge

Je te donne un manteau tout de laine tissé;
Un chaud manteau de foi hérité du grand âge, 
Pour que tu n’aies pas froid cet hiver en voyage. 
Sans ton manteau, tu sais, tu risques de geler.

La foi était profonde au pays de chez nous, 
Comme un pergélisol enfoui, insondable.
Sa racine plongeait au cœur de l’Immuable 
Pour faire en ses sujets des enfants prêts à tout.

Mais voici le redoux, le dégel et l’instable;
Voici qu’un vent subit souffle l’invraisemblable. 
Et que fait le bel arbre en ces conditions-là?

Il courbera la tête et démissionnera?
Ou bien il tient le coup quelle que soit l’avance 
Du Nouvel âge en rut qui fait perdre le sens? 

Réflexion à partir d'une distraction

 

Comme tout le monde, j'ai des distractions dans mes prières. Qui n'en a pas? Mais est-ce si grave que ça? Pourquoi ne pas penser à ce qui arrive quand on s'en aperçoit et qu'on revient?

Une distraction est une sortie de route. Il n'est jamais plaisant de faire une sortie de route. Ce qui est réconfortant cependant, c'est de retrouver son chemin. Les distractions dans la prière sont des sorties de route. Elles sont en même temps de belles occasions de revenir à Dieu dans la prière, et c'est ce qu'Il aime.

 

Nos manques d'attention, nos écarts de conduite de même sont des occasions de revenir sur la voie, et c'est ce retour qui importe à Dieu qui nous aime. Pensons à l'écart de conduite de l'enfant prodigue. Il a donné lieu à un retour qui fut l'occasion d'une réjouissance familiale.

Il en est ainsi de tous nos désagréments. Dès que corrigés, ils sont l'occasion d'actions de grâce. Il faut qu'on ait froid pour apprécier la chaleur; Il faut avoir faim et soif pour apprécier l'eau et la nourriture. Il faut manquer de tout pour apprécier le peu que l'on a et transformer le fait en action de grâce.

Le mal dans le monde, ce sont les non-retours sur la voie après les écarts de conduite; c'est la complaisance dans l'égarement. On fait semblant de ne pas voir le panneau routier qui indique la direction; c'est la complaisance dans la distraction et c'est l'oubli de rendre grâce à Dieu pour ce qu'il nous donne.

Et tout ce temps-là, Dieu attend, prêt à se réjouir dès que nous retrouvons le sens. 

La foi et la surabondance (4)

La science a fait beaucoup de progrès depuis le temps de mon grand-père. L'astronomie entre autres. Elle nous dit aujourd'hui que notre galaxie, (La Voie Lactée), compte quelque chose comme 240 milliards d'étoiles. Et savez-vous quoi? Des galaxies comme la nôtre, il y en a des milliards dans l'univers, nous dit cette science. On n'en connaît pas le nombre parce que, à ces distances et dimension, nos instruments sont incapables de voir distinctement et de calculer. Alors on estime à peu près. Mais pour nous qui croyons en Dieu, cela nous dit quoi du Créateur de cet univers? Je pense qu' on peut, par la foi, pressentir qu'il est infiniment grand, infiniment bon d'allumer pour nous ces étoiles afin que l'on porte vers Lui notre regard. Ces lampadaires ne se sont pas allumés tout seuls. Alors, par la foi, on peut louer et dire: Tu es grand, mon Ðieu! Merci, pour Qui tu es!

 

La foi et la surabondance (3)

Quand tu regardes avec ton regard de foi l'univers et son contenu, tu vois que le Créateur est surabondance. Chaque être que Dieu fait est différent des autres. Chez les humains mais aussi dans les règnes animal, végétal et minéral. Chaque être est individualisé. Pas un pareil à l'autre. Même les grains de sable, les molécules, les atomes. Dieu ne se répète pas. L'univers est une merveille que l'on commence à peine à découvrir, aussi bien l'infiniment grand que l'infiniment petit. On ne va pas au-delà de ce que nos télescopes et microscopes peuvent découvrir. Tout est surabondance en grandeur, en beauté, en précision. Le Créateur y a mis de lui-même, que nos yeux bornés ne voient pas. Mais par la foi, nous comprenons un peu, ce qui nous permet de louer, de rendre grâce, de dire: Tu es grand, mon Dieu!

La foi, facteur de surabondance (2)

Quand tu vois Mère Teresa donner sa vie aux pauvres de Calcutta, tu vois là surabondance. Quand tu vois Jean Vanier s'engager à vie auprès des handicapés mentaux, tu vois là surabondance. Quand tu vois Père Kolbé s'offrir pour mourir à la place d'un père de famille, tu vois là surabondance. Et les martyrs, et les fondateurs de communautés, et les travailleurs sociaux chez nous et à l'étranger et tous ceux qui se dépassent dans la charité aux démunis, quand tu vois avec ton regard de foi, tu dis surabondance, surabondance.

Jésus est surabondance. Il multiplie les cinq pains pour nourrir une foule, et l'on ramasse sept corbeilles pleines. À Cana, il fait du vin pour les convives, 500 litres du meilleur vin qu'on n'ait jamais bu. Il parle, il guérit, il rassemble une communauté autour de lui, il ressuscite... Notre regard de foi y voit surabondance. Infiniment mieux que ça, il monte à Jérusalem où il sait qu'il sera mis à mort, et quelle mort! Jésus est amour surabondant. Il va jusqu'au bout de l'amour. Il est surabondance. C'est par la foi en Jésus que l'on peut devenir nous mêmes surabondance. "Chaque fois, dit Jésus, que tu donnes un verre d'eau à quelqu'un qui a soif, si tu le fais par amour, cela t'est compté", comme surabondance.

Pensées 1

1. La haine des forts est jalousie; celle des faibles est méchanceté.

2. L’amour est comme le feu; donne-lui du bois, il s’embrase.

3. Il n’y a qu’une Passion, celle du Christ en croix.

4. Un compliment n’a de valeur que s’il est sincère.

5. On fait sa vie; on ne la refait pas.

6. Seul un regard sain peut voir la vérité où qu’elle soit.

7. Ce n’est qu’en contemplant l’Homme-Dieu qu’on devient grand.

8. On a l’âge de sa foi et de son espérance.

9. L’éponge boit même l’eau sale.

10. La liberté devient problème lorsqu’elle s’affole

La foi, facteur de surabondance

Littleton chantait: "Même si tu te crois arrivé, é,é,é,é, va plus loin, va plus loin". Jésus dit: "On vous a dit... , Moi, je vous dis...". À cinq reprises, en son sermon sur la montagne, (Mt 5, 20-48), Jésus renchérit sur la loi de l'Ancien Testament. Il dit en somme d'aller plus loin que ce que pratiquent les docteurs de la loi et les Pharisiens. "On vous a dit: "tu ne tueras pas..." Eh bien moi, je vous dis: "Quiconque se fâche contre son frère, en répondra au tribunal de Dieu..." Il faut lire la suite pour voir comment la foi nouvelle en Jésus va plus loin que la loi ancienne.

La foi en Jésus est un facteur de générosité dans la pratique des commandements. Non seulement Jésus nous dit la juste mesure, qui est la pleine mesure, mais il nous donne, par son Esprit, la force de s'y conformer. La foi en Jésus est un facteur de surabondance. Quand la foi diminue la générosité aussi diminue. Quand la foi est au rendez-vous, la générosité l'est aussi. Quand le feu de la foi embrase la petite bûche, elle n'a pas d'autres volontés que de se laisser embraser. Parce que la foi acceptée devient, en notre coeur, de l'amour.

La foi, une plante fragile

Mon poème précédent veut montrer combien la foi, comme une plante fragile, peut être déracinée facilement, quand un vent de liberté souffle sur le pays. C'est pourquoi il est important de la bien cultiver et protéger, sinon elle passera par dessus bord, comme ce fut le cas au Québec et ailleurs. C'est ce que papa et fiston ont reconnu en parlant de clôture à ériger autour d'elle. "L'important, c'est ma rose, disait le Petit Prince. Je n'ai qu'elle et je l'apprivoise."

Le chant des Sirènes

C'était un bon vaisseau, tout de foi charpenté.

On l'aurait cru d'acier, tant il était solide.

Mais on menait à bord existence timide,

Se laissant emporter vers Cap-Éternité.

Or, temps nouveau oblige. Il se met à souffler,

Sur le fleuve où l'on va, une brise torride

Qui fait perdre le sens, le brouille, l'invalide.

Voilà notre croisière en train de chavirer.

Et tout le peuple à bord, incluant l'équipage,

Se prend à écouter, penché au bastingage,

Des Sirènes, le chant: Liberté! Liberté!

Il sent alors son coeur captif de ce mirage;

Du coup, par dessus bord, il a tout balancé:

Sa pratique, sa foi et toutes ses images.